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Bas de plafond ou haut de plancher ?

L’actualité des marchés financiers et tout particulièrement des devises a cette semaine été dominée par l’attente d’une issue à la crise du « debt ceiling » et du « government shutdown » outre-Altantique. Et contrairement à ce que la majorité des observateurs pensait, la perspective d’un défaut américain et surtout l’issue trouvée à cette impasse n’ont pas tant affecté le dollar en lui-même mais ont plutôt vu le retour du paradigme « risk on / risk off ».

USD

Le spectre d’un défaut des Etats-Unis s’est donc éloigné à la suite d’un accord in extremis entre Républicains et Démocrates permettant de relever le plafond légal de la dette du gouvernement américain. Dans un premier temps l’effet a été positif pour le dollar, notamment contre l’euro, la livre sterling et le yen japonais. Mais les investisseurs, qui n’ont jamais vraiment adhéré au scénario d’un défaut américain, se sont rapidement recentrés sur ce qui compte vraiment : l’économie américaine et la perception que la Fed en a. En d’autres mots, l’économie américaine est-elle à même de donner suffisamment de gages de bonne santé pour amener la Fed à réduire l’ampleur de sa politique monétaire ?

La réponse du marché est claire et sans appel : non. En effet, l’USD s’est fortement déprécié ces deux derniers jours, contre les devises du G10 mais aussi contre les devises émergentes. Contrairement à ce prétendent beaucoup d’officiels, la réduction des injections de liquidités n’interviendra sans doute pas avant la fin 2014. Pourquoi ? L’issue politique de l’impasse du plafond de la dette ne fait que reporter de quelques mois le problème. Les incertitudes vont continuer à planer et au-delà de ce qu’a déjà coûté cet épisode en termes de croissance, la confiance des investisseurs et des consommateurs va continuer à s’effriter, pesant sur la consommation et le chômage. Or il faut rappeler que 2014 est une année d’élection au Congrès et que compte-tenu de la position déjà faible de Barak Obama, son camp, dont fait partie la Fed, ne risquera rien qui pourrait aggraver la situation.

Ainsi, avec un chaos financier évité et une Fed pieds et poings liés, le dollar devrait se déprécier contre  la plupart des devises, hormis les devises pour lesquelles les taux d’intérêt locaux sont plus bas que les taux US (CHF et JPY).

EUR

La monnaie unique a atteint à l’heure où nous écrivons les niveaux de février dernier (1.3680) et devrait s’y maintenir grâce à un environnement moins risque qu’averse. Cependant les prochains indicateurs économiques (PMI et IFO) seront à surveiller de très près, l’embellie récente au sein de la zone euro étant toute relative. L’EUR pourrait ainsi connaître un retour de bâton notamment contre le GBP et le CHF.

CHF

Notre franc national s’est fortement apprécié cette semaine, notamment contre le dollar, le marché se focalisant sur les évènements aux US et les actions futures de la Fed. Cependant, une fois que le marché aura digéré cette situation, l’appétit pour le risque grandissant pourrait entrainer des sorties de capitaux massives de Suisse vers notamment la zone euro et les pays émergents qui affaibliront sensiblement le CHF.

Voilà pour nous ce fût un honneur de vous avoir comme lecteur et ce sera exceptionnel si vous le restez.

Xavier


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